Mi-août 2024, Cloudflare a annoncé avoir absorbé l’une des plus puissantes attaques DDoS jamais enregistrées. L’attaque a culminé à un volume estimé à plusieurs dizaines de millions de requêtes par seconde, ciblant principalement des plateformes SaaS européennes et américaines.
Si Cloudflare a tenu bon, l’incident met en lumière plusieurs limites inquiétantes du modèle cloud actuel.
● Une puissance d’attaque en hausse constante
Les réseaux de botnets basés sur l’IoT, combinés à des fermes de serveurs compromis, permettent aujourd’hui de lancer des attaques titanesques pour un coût ridiculement faible.
On estime qu’une attaque similaire peut être commandée pour quelques centaines d’euros sur des forums spécialisés — un contraste saisissant avec les millions investis par les entreprises dans leur défense.
● Un modèle centralisé de plus en plus fragile
L’incident soulève également une critique récurrente : la centralisation extrême du web.
Quand une poignée d’acteurs comme Cloudflare, AWS ou Google Cloud concentre l’essentiel de la protection mondiale, toute faiblesse devient un risque systémique.
Si Cloudflare avait vacillé, c’est une partie du web mondial qui aurait pu suivre.
● Un avertissement plus qu’un échec
Bien que l’attaque ait été maîtrisée, elle sert d’avertissement très clair : la montée en puissance des DDoS dépasse désormais la logique classique de “défense vs attaque”. Nous atteignons un point où la résilience doit devenir une priorité stratégique, et où la diversification des infrastructures est essentielle.
● Que peuvent faire les entreprises ?
– Utiliser plusieurs fournisseurs DNS / CDN.
– Prévoir un plan de mitigation multi-niveaux.
– Tester régulièrement la résilience de leur infrastructure.
– Surveiller les services en temps réel.
– Ne pas se reposer uniquement sur un acteur unique, même solide comme Cloudflare.
L’attaque d’août 2024 est un rappel : le cloud est puissant, mais pas infaillible. La résilience devient plus importante que la simple performance.





